Le terme "biologique" est devenu un repère pour beaucoup d'entre nous. C'est une façon de cerner la valeur ou le contexte dans lequel un aliment a été produit.
Avec la question "Est-ce bio ?", on cherche souvent à être rassuré, à avoir une vision globale ou à établir une certaine confiance envers un produit.
La vérité est que "biologique" est un terme très large.
Avec gêne, je dois admettre que pendant longtemps, j'avais la mauvaise définition de biologique, et c'est avec cette définition que j'ai interagi dans de nombreuses discussions. C'est seulement quand je me suis attardé au concept exact que j'ai compris que la plupart des gens, y compris moi, ne savaient pas vraiment ce que "bio" implique ou exclut.
Dans un contexte d'agriculture et d'alimentation, "biologique" désigne des méthodes ou des produits sans produits chimiques de synthèse tels que les pesticides ou les engrais artificiels.
C'est bien, mais cette définition est malheureusement incomplète. L'agriculture biologique se concentre uniquement et strictement sur la culture et l'élevage sans produits chimiques synthétiques. Cependant, une grande faille, et la cause du déclin imminent de notre système agricole mondial, est son modèle unidimensionnel, alors que le concept de base est un écosystème complexe et interdépendant.
Lorsque nous parlons de notre café, les gens nous demandent souvent : "Est-il bio ?" La réponse est : il n'est pas bio. Il est issu de la permaculture. Pourquoi ? Parce que la permaculture va au-delà du bio, et aussi parce que les aliments biologiques ne sont pas durables.
Selon l’Université de Stanford, la durabilité est « ...la capacité de répondre aux besoins de la population mondiale actuelle sans compromettre la capacité des générations futures à subvenir à leurs propres besoins. Lorsqu’un processus est durable, il peut être réalisé encore et encore sans effets environnementaux négatifs ni coûts impossibles pour quiconque impliqué. »
L'agriculture biologique, bien qu'elle ait de bonnes intentions, sur le terrain est moins efficace que l'agriculture régulière. Certes, on utilise des produits non synthétiques, mais puisqu'on est en monoculture et que les plantes sont vulnérables, on doit utiliser des pesticides (organiques) plus souvent et en plus grandes quantités. On doit utiliser plus de terrain (donc plus de déforestation), plus d'eau, plus de machinerie (gaz à effet de serre) pour des plantations qui produisent moins et plus lentement, et qui coûtent jusqu'au double du prix pour toutes les personnes impliquées. Cela est donc la définition contraire d'une production durable.
L'agriculture en soi, bio ou pas, est un modèle qui a été façonné par la production de masse et, bien que nécessaire, nous nous sommes éloignés des bases qui permettent l'équilibre des écosystèmes, leur autosuffisance et leur durabilité. Au lieu de cela, nous avons essayé de tout répliquer de façon artificielle et nous avons sacrifié la qualité pour la quantité et l'efficacité pour la production.
La permaculture est une méthode de conception visant à créer des systèmes agricoles, résidentiels et sociaux durables en imitant les écosystèmes naturels. Elle repose sur trois principes éthiques principaux : prendre soin de la terre, prendre soin des gens et partager équitablement les ressources. Son idéologie est la suivante :
- Approche globale de conception : Englobe non seulement l'agriculture, mais aussi l'aménagement du territoire, l'habitat humain et la gestion des ressources.
- Systèmes intégrés : Conçoit des systèmes où chaque élément (plantes, animaux, humains) interagit de manière bénéfique.
- Éthique et principes : S'inspire des écosystèmes naturels pour créer des environnements durables.
La permaculture englobe une approche plus large de conception de systèmes durables, tandis que l'agriculture biologique est une méthode spécifique de production alimentaire respectant certaines normes. Les pratiques biologiques peuvent être intégrées dans un système de permaculture, mais la permaculture va au-delà de la simple production agricole.